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Comédie municipale en 5 réunions
de Jean Claude GRUMBERGAvec les comédien.nes de la troupe adulte 2024 :
Paul Guillier (président du conseil municipal), Sophie Pradier (adjointe du maire), Adèle Sulvic & Léo Barré (conseillers progressistes),
Claire Jeanbart & Dimitri Mollet (conseillers conservateurs)
La banalité du mal est un concept philosophique développé par Hannah Arendt en 1963, dans son ouvrage «Eichman à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal».
En 1961 et 1962, Hannah Arendt (philosophe juive d'origine allemande, réfugiée aux États-Unis) suit le procès d’Adolphe Eichman, criminel de guerre nazi, à Jérusalem -
où elle agit en tant qu'envoyée spécial du magazine The New Yorker. L'accusé est un homme «insignifiant» qui a abandonné son «pouvoir de pensée» pour n’obéir qu'aux ordres ;
il a renié cette «qualité humaine caractéristique» qui consiste à distinguer le bien du mal et, en n’ayant «aucun motif, aucune conviction» personnelle, aucune intention morale,
il est devenu incapable de former des jugements moraux. D'un point de vue philosophique, ce qui est en cause dans les actes affreux qu’Eichman a commis,
n'est donc pas tant sa méchanceté que sa «médiocrité». Toutefois, pour Arendt, la banalité du mal est un fait : il ne s'agit pas d'un fait ordinaire,
pour autant il s'observe dans le comportement de gens ordinaires. Elle montre que l'absence de pensée n'est pas une fatalité imposée de l'extérieur par une forme insurmontable,
mais le résultat d'un choix personnel, de l'ordre de la démission. Penser est une faculté humaine, son exercice relève de la responsabilité de chacun. La pensée humaine est un rempart contre le totalitarisme.
Jean-Claude Grumberg est né à Paris le 26 juillet 1939. Son père, Zacharie Grumberg et ses grands-parents sont raflés devant lui à Paris et déportés pour ne pas revenir en 1942.
Lui-même et son frère sont recueillis à la maison des enfants de Moissac.
Ce traumatisme accompagnera toute son œuvre.
Avant de devenir auteur dramatique, Jean-Claude Grumberg exerce plusieurs métiers, dont celui de tailleur (comme son père), milieu qu'il prend pour cadre de sa pièce L'Atelier.
Il découvre le théâtre en étant comédien dans la compagnie Jacques Fabbri. Les expériences professionnelles de sa jeunesse nourrissent son travail d'écrivain et de dramaturge.
Il devient écrivain en signant en 1968 Demain, une fenêtre sur rue, puis des textes courts, comme Rixe, qui sera joué à la Comédie-Française.
Il écrit sur la disparition de son père dans les camps d'extermination nazis : Maman revient pauvre orphelin ; Dreyfus (1974) ; L'Atelier (1979) ; Zone libre (1990) ;
Mon père. Inventaire (2003) ; La plus précieuse des marchandises : un conte (2018) - adapté au théâtre par Charles Tordjmann en 2021 ;
Michel Hazanavicius en tire un film d’animation présenté au Festival de Cannes 2024.
Au cinéma, il est scénariste de Les Années Sandwiches ; co-dialoguiste avec François Truffaut et Suzanne Schiffman pour Le Dernier Métro ; La Petite Apocalypse de Costa-Gavras ;
Le Plus Beau Pays du monde de Marcel Bluwal ; Fait d'hiver de Robert Enrico. Pour la télévision, il écrit les scénarios de Thérèse Humbert ; Music Hall de Marcel Bluwal ;
Les Lendemains qui chantent de Jacques Fansten et Julien l'apprenti de Jacques Otmezguine.
En 1999, il écrit Le Petit Violon, pièce de théâtre destinée aux enfants. Suivront de nombreuses pièces pour la jeunesse.
Heinrich Heine est un écrivain et poète allemand né à Dusseldorf le 13 décembre 1797 et mort à Paris, le 17 février 1856.
Né sous le nom de Harry Heine, il est considéré comme le «dernier poète du romantisme» et, tout à la fois, comme celui qui en vint à bout. Il éleva le langage courant au rang de langage poétique,
la rubrique culturelle et le récit de voyage au rang de genre artistique et conféra à la littérature allemande une élégante légèreté jusqu'alors inconnue. Journaliste critique et politiquement engagé,
essayiste, satiriste et polémiste, Heine fut aussi admiré que redouté. Ses origines juives ainsi que son positionnement politique lui valurent hostilité et ostracisme. Ce rôle de marginal marqua sa vie,
ses écrits et l'histoire mouvementée de la réception de son œuvre.
Dès 1803, Harry Heine fréquenta l'école privée israélite de Hein Hertz Rintelsohn. Lorsqu'en 1804, le gouvernement de Bavière-Palatinat autorisa la fréquentation des écoles chrétiennes aux enfants juifs,
il intégra la Grundschule (école primaire) de la ville. Il fréquenta le lycée à partir de 1810, mais le quitta en 1814, sans certificat de fin de scolarité, pour intégrer une école de commerce.
En 1816, Heine entra dans la banque de son oncle Salomon Heine à Hambourg. Salomon, qui, contrairement à son frère Samson, avait vu prospérer ses affaires, prit en charge son neveu
et lui apporta un soutien financier, bien qu'il n'eût que peu de compréhension pour les penchants littéraires de celui-ci «S'il avait appris quelque chose d'utile, il n'aurait pas à écrire des livres.» .
En décembre 1821, il publia son premier recueil de poésie, Poèmes, à Berlin, sous le nom de «H.Heine». Dans la tragédie Almansor Heine s'intéresse à la culture islamique en Andalousie mauresque.
Là, apparaît son premier propos politique : «Ce n’était qu’un début. Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes.» En 1824 parut le recueil Trente-trois poèmes, dans lequel on trouve
le texte de Heine aujourd'hui le plus célèbre en Allemagne : La Lorelei.
À partir de 1832, Heine fut correspondant à Paris du journal augsbourgeois Allgemeine Zeitung, le quotidien en langue allemande le plus lu alors. Pour ce journal, il rédigea une série d'articles,
qui devaient paraître la même année sous la forme d'un livre, avec pour titre La Situation Française. Ces articles furent ressentis comme une bombe politique. Autant les lecteurs étaient enthousiastes,
autant les autorités étaient indignées de ces articles et exigeaient qu'ils soient censurés. Après l'interdiction de ses œuvres en Allemagne, Paris devint définitivement le lieu d'exil de Heine.
Odyssée pirate en 5 voyages interstellaires
d’après le roman d’Eduardo MendozaAvec les comédiens de la troupe : Naïm Alibay (Commandant Horatio II), Julien Aubin (Premier officier de bord Graf Rupert von Holfendörfer),
Carmen Calandra (Amirale Sinegato), Caroline Francotte (Aliboron), Vincent Juillet (Docteur Aristote Argyris Augustinopoulos), Sylvie Manche-Thoumieux (Seconde officier Phillipine de Saint-Jean-Fleuri),
Félix Michaud (Gouverneur Properce Demoniaco), Sophie Pradier (Duchesse de Derrida), Anne Thibault (Mademoiselle Corde).
couteau suisse touristico-agricole en 3 tableaux
d’après Markus Köbeli
La ferme abrite une famille d’agriculteurs-éleveurs. Plus tout à fait aussi prospère qu’antan : il n’y a qu’une vache dans l’étable.
Alors Hans, le père, s’occupe du remonte-pente durant la saison des sports d’hiver - en attendant que tout soit automatisé et qu’on se passe de ses services, là aussi. Hans Junior,
le fils, son brevet de mécanicien en poche, envisage de quitter le patelin à bord de la moto qu’il ne va pas manquer de s’offrir. Anna, la fille, se désespère et rêve
d’une vie inaccessible dans des contrées merveilleuses. Mais Martha, la mère, s’active autour de la table qu’elle a orné d’une nappe :
aujourd’hui, on fête les 100 ans du grand-père, Hans senior. C’était quelqu’un le pépé : président du conseil municipal, il a même gagné le concours annuel de tir à l’arc.
La vie saine au grand air l’a maintenu en forme. Enfin, pas tout à fait en forme, mais vivant. C’est bien comme ça. Ça lui ferait de la peine au grand-père, de voir le village déserté.
La paysannerie ça ne rapporte plus, alors les habitants de Kleinseelen descendent dans la vallée. Là-bas, ils peuvent se convertir au commerce du tourisme.
Hans Holzer est un homme de tradition que rien ne fera quitter la ferme familiale. Pas tant que le vieux est là. Devant l’insistance de Hans Junior,
il se laisse cependant convaincre d’exposer aux touristes «des scènes de vie rurale en moyenne montagne suisse». Ça mettra du beurre dans les rösti, du sel dans le quotidien.
Pour cela, il faut un scénario, des costumes, les conseils d’une coach, l’immersion dans la famille d’une narratrice, la participation active d’une professionnelle.
Enfin, pas tout à fait professionnelle…
Avec les comédiens adultes de la COMPAGNIE DU RESSORT : Carmen Calandra & Katia Chesneau-Darakdjian, Ouissem Bousbih, Naïm Alibay, Caroline Francotte,
Anne Starynkevitch & Morgane Talbotier
café-théâtre au jardin
Imaginez une famille qui, pour 2 week-end, transforme son jardin châtillonnais, en espace culturel.
Imaginez, dans ce jardin, une tente abritant le comptoir d'un estaminet où l'on commande un plat chaud et des portions sucrées (faits-maison, végétarien) mais aussi des boissons chaudes et fraîches.
Imaginez des tables et des chaises disposés autour d'un espace scénique où s’émeuvent les comédiens devant un public égayé.
Vous y êtes ?
Nous y serons !
24 comédiens interprètent 30 histoires brèves, absurdes et délurées réparties en 4 "pochettes-surprises", d'une durée de 45 minutes chacune - à raison de 2 pochettes par jour.
samedi 19 & 26 juin
15h30 - accueil du public - bar & restauration
16h00 - pochette surprise #1 "ÉCRIRE À TOUT PRIX" : L'écrivain souterrain (ados), Le Noël du petit Nicolas (enfants), B.B. ou musicologie (ados), La lettre de Jaimito (enfants), Musique de placard (ados), Fable (ados)
16h45 - entracte - bar & restauration
17h00 - pochette surprise #2 "UN JOUR AU MUSÉE" : Perspective (adultes & compagnie), Art (enfants), Tragédie classique (ados), Os à moëlle (enfants), Ordre (adultes & compagnie), Rendez-vous (enfants), Art français (adultes), Peinture flamande (ados), Parking (adultes)
18h00 - fin de spectacle - bar & restauration - fermeture à 20h30
dimanche 20 & 27 juin
15h30 - accueil du public - bar & restauration
16h00 - pochette surprise #3 "TROP C'EST TROP !" : La leçon de piano (ados), Egalité et fraternité (adultes), Venise bousillée (adultes), Indiscrétion (ados), Ultime bataille (adultes), Bronches (adultes), Bataille intime (adultes), Le fusil et le violon (ados), Tragédie (adultes), Bataille dans les Yvelines (adultes)
16h45 - entracte - bar & restauration
17h00 - pochette surprise #4 "CETTE MAUDITE RACE HUMAINE" : Le monde a-t-il été fait pour l'Homme ? (adultes), le journal d'Adam et Eve (adultes), l'animal inférieur (adultes)
18h00 - fin de spectacle - bar & restauration - fermeture à 20h30
Interprétés par les comédiens de la troupe 2021 : (adultes) Luc Badier, Sophie Bayle, Carmen Calandra, Thibaut Cartier, Cécile Fréchou, Laura Moreau, Christine Robert, Eric Veillé - (adolescents) Aude Blavier, Blanche Cartier, Yohan Fromageau, Noha Kandji, Luna Martagex, Chloé Sigaud, Juana Veillé - (enfants) Sandrabarka Ba-Makinson, Gabriel Coste, Coline Darakdjian, Stina Foveau-Chan, Elyes Kiri, Raphaël Lacoste, Bahia Martagex, Olivia Patin-Lévy, Inaya Sidicina.
feuilleton-théâtre en 3 épisodes
de Mark TWAIN adapté par ODRI K.
Né en 1909, près de Bucarest en Roumanie, mort à Paris en 1984, Eugène Ionesco - de père roumain et de mère française - a été, depuis son plus jeune âge,
balloté entre la France et la Roumanie. En 1936, il épouse Radica Burileanu, alors étudiante en philosophie à Bucarest. Le couple réussit à s’installer définitivement en France en mai 1942
et obtiendra la nationalité française en 1950.
En 1947, Eugène Ionesco écrit sa première pièce La Cantatrice Chauve, remarquée de la critique. Il connaîtra le succès à partir de 1953. Des nombreuses récompenses qu’il recevra
(dont Comédie Française, Académie Française, Légion d’honneur…) il restera particulièrement attaché au premier honneur qu’il reçût, en étant nommé Satrape du Collège de Pataphysique
(créé par Alfred Jarry - auteur d’Ubu Roi - et relancé par Boris Vian). A la fin de sa vie, Eugène Ionesco est un écrivain établi, le père du Théâtre de l’Absurde (avec Samuel Beckett).
Intellectuel incompris, à la réputation parfois sulfureuse, il sombre dans la mélancolie. Il abandonne le théâtre et utilise la peinture comme thérapie.
C’est en 1962 qu’est créée sa pièce Le Roi se Meurt. Une fable métaphysique qui représente de façon palpable, l’insignifiance de l’existence.
La pièce commence sur un compte à rebours, celui de l’agonie du Roi Bérenger. Le Roi, c’est nous, c’est tout, c’est une civilisation qui décline, qui s’effondre…
qui doit laisser la place à une nouvelle ère, au monde-de-demain «tout à fait différent ; tout à fait pareil». Ces mots lointains sonnent avec une étonnante proximité, n’est-ce pas ?
Loin de toute morosité, la Compagnie perdure dans ses propositions de pièces qui amènent à penser par le rire, l’insolite et la fête. La mise en scène foisonnante et dynamique s’appuie
sur le rythme effréné de la comédie. 9 personnages pathétiques se débattent dans un drame où la schizophrénie se mêle à la transcendance des acteurs. Le contraste entre la tragédie et
le burlesque participe à l’idée que tout doit être re-créé, re-pensé afin que nous restions inégal à nous-même. Il en va ainsi de l’évolution, de la ré-évolution…
Avec : Luc Badier & Thibaut Cartier (le Roi Bérenger),
Sophie Bayle & Christine Robert (la Reine Marguerite),
Cécile Fréchou & Laura Moreau (la Reine Marie),
Eric Veillé & Camille Trojani (1° Médecin),
Raphaël Joubert & Benoît Moreau (2° Médecin),
Julien Floret & Ludovic Cocqueret (1° Garde),
Jules Huriguen & Carmen Calandra (2° Garde).
Véritable anti-héros, le fuyard semble un déserteur qui abandonne le monde réel et la civilisation. Courant dans la forêt, il se métamorphose peu à peu en une créature de la nature, une figure dionysiaque, un Faune… Il est seul et poursuivi par une foule, il est l’étranger que le mystère de son identité inquiète. Il semble être de ces personnages gothiques sortis de l’imaginaire romantique de la littérature du 19° siècle et, tel Frankenstein ou Dracula, il fascine autant qu’il effraie… Son errance psychologique va, dans cette course hors d'haleine, dans l'éblouissement du soleil, trouver la voie d'une ineffable lumière.
Les poursuivants, forts de leur appartenance à ce territoire, sentent confusément que leur vie routinière pourrait trouver là un parfum d’aventure, quelques instants d’une vie exaltée. Cette traque devient une quête - capable à elle seule de générer le sentiment de communauté. L’incompréhension des poursuivants se mue en haine et le récit oscille entre fantastique, absurde et réalisme. Dans la torpeur du mois d’août, les esprits et les corps s’échauffent. Tous sont emportés par le même désir de rattraper cet homme dangereux - qui n’est peut-être que le reflet d'obscurs fantasmes.
Les deux mystères de la création que sont la vie et la mort sont au cœur de la tragédie grecque et se retrouvent dans "La Bouche pleine de terre", malgré ses airs de parabole judéo-chrétienne, où Šćepanović décline aussi le thème du Salut. Nous sommes sur terre pour expier une faute, semble dire l'auteur. Laquelle ? De quelle aliénation sommes-nous les victimes ? La mécanique de la haine, l’analyse du comportement de la foule, éclaireront ceux qui voudront voir dans ce texte une parabole des conflits qui parsème l'histoire des Balkans. Mais l'auteur s’attaché à révéler la «vérité» de l'homme davantage que celle des nations, le rapport de l'individu à la collectivité.
Avec : Jean Bremont & François Carey (Bozidar), Sophie Bayle & Hélène Gauthier (Gordana), Camille Trojani & Coralie Géré (Svetlana), Cécile Fréchou & Karin Fredholm (Senka), Katia Darakdjan & Claude Monin (Vesna), Fabien Leborgne & Thibaut Cartier (Davor), Matthieu Richard & Jules Hurriguen (Radovan), Pascale Gougelin & Talar Hancerli (Radmila), Luc Badier & Eric Veillé (Miodrag), Raphaël Joubert & Erwan Caiment (Miroslav), Laura Moreau (Jovanka)
Les spectacles de la Compagnie du Ressort :
Cette pièce fait partie d’une série d’adaptations de ODRI K. qui ont pour personnage principal «celui qui n’apparaît pas», mais dont tous les interprètes s’emparent. Par un récit à plusieurs voix, la vie du personnage s’éparpille dans les témoignages, formant une sorte de chœur antique qui s’inscrit dans une proposition théâtrale. Les personnages, rendus réels par une adaptation qui met en scène leur vie quotidienne, vivent par procuration, une aventure extraordinaire et particulière qui les met en émoi et emporte le spectateur dans le tourbillon de leurs contradictions les plus intimes.
Nos autres pièces «chorales» :
«La mort de monsieur Golouja», d’après Branimir Šćepanović
«Ragtime sur l’océan», d’après Novecento, pianiste d’Alessandro Barricco
Nos autres pièces «balkaniques» :
«Couples» de Goran Marković
«La grande roue» de Vaclav Havel
«Le théâtre ambulant Chopalovitch», de Ljubomir Simonić
«Jacques ou le devoir» & «L’avenir est dans les œufs», d’Eugène Ionesco
Branimir Scepanovic est un écrivain yougoslave. Il est né le 19 avril 1937 à Podgorica au Monténégro et vit en Serbie.
«Avant la vérité» - nouvelles, 1961
«L’été de la honte» - roman,1965 - traduit en français en 1992
«La bouche pleine de terre» - roman, 1974 - traduit en français en 1975
«La mort de Monsieur Golouja» - nouvelle, 1977 - traduit en français en 1978
«Le rachat» - roman, 1980 - traduit en français en 1981
Cette pièce est présentée pour la première fois à Berlin en 1927 puis dans sa version définitive, en mars 1930. Cet opéra (musique de Kurt Weill) créa une polémique : l'œuvre fut reçue comme ambivalente. Les propagandistes du National-Socialisme la qualifient de “dégénérescence” émanant du “bolchevisme culturel”.
En 1933, Brecht quitte l'Allemagne après que ses livres furent brûlés dans l'autodafé des nazis contre “l’art décadent”. Il connaît la vie des émigrés, changeant souvent de pays, en Europe, avant de s'installer, en 1937, aux USA où il rejoint son ami et associé, Kurt Weill. Contrairement à ce dernier, la carrière de Brecht peine à s'envoler : s'il est très productif, ses pièces alimentent la controverse - le socialisme de Mahagonny dérange aux USA. En 1947, inquiété par la commission des activités anti-américaines, Brecht quitte les USA et s'installe à Berlin-Est, où il assure (jusqu’à sa mort en 1956) la direction du Berliner Ensemble - troupe qu'il a fondé avec la célèbre actrice Hélène Weigel, son épouse et qui est active jusqu'à maintenant. Brecht souhaite “participer aux efforts pour construire, en RDA, une société nouvelle”. Cependant, Mahagonny est à nouveau écartée des scènes par la censure à qui la pièce apparaîtra comme un manifeste anarchiste et de l’amoralité, tendance portée par un personnage de travailleur - élément aggravant pour la censure.
Si Mahagonny est une satire anticapitaliste de la société, elle s'est éloigné de la ligne socialiste, selon le marxiste stalinien, et l'œuvre ne sera jamais jouée du côté Est du rideau de fer. Paradoxalement, c'est en Europe de l'Ouest que l'œuvre de Brecht rencontre le succès.
Avec les comédiens adultes de la troupe (en alternance) : Adeline Colomb (Léocadia Begbick), Jean Bremont (Tobbie Higgins), Thibaut Cartier & Luc Badier (Moïse-la-trinité), Yves Rouillé & Joachim Clé (Fatty-le-fondé-de-pouvoir), Cécile Fréchou & Laura Moreau (Jenny), Sophie Bayle & Karin Fredholm (Jessie), Coralie Géré & Hélène Gauthier (Jackie),
Chadia Mekki & Cécile Fréchou (Jane), Eric Veillé & Erwan Caimant (Jimmy Mahoney), Fabien Leborgne & Duc-Mân Nguyen (Joe-le loup-d'Alaska), Matthieu Richard & Raphaël Joubert (Billy-tiroir-caisse).
Avertissement à notre aimable public :
- Les réservations sont obligatoires. Les billets sont à retirer à l'accueil, 30 minutes avant la représentation.
- Le spectacle commence à l’heure exacte. Les retardataires ne pourront pas être admis.
- Photos et films ne sont pas autorisés. Les téléphones portables doivent être éteints.
- La politique tarifaire de l’association vous donne la faveur d’un tarif unique à 13€ la place.
- La buvette est ouverte avant et après le spectacle.
Quelques repères biographiques :
- 10 février 1898 : naissance de Bertolt Brecht, à Augsbourg en Bavière, dans une famille bourgeoise. Il sera élevé dans la religion protestante.
- 1913-1916 : Après avoir écrit des poèmes patriotiques, il rejettera le militarisme autant que la religion. Dans une dissertation, il critique la notion de mort héroïque et s'en prend à la propagande. Désormais, la guerre sera le thème majeur de son œuvre.
- 1917-1918 : Brecht entreprend des études de philosophie, puis de médecine à l'Université de Munich. Enthousiasmé par le théâtre de Frank Wedekind, il écrit «Baal».
- 1919 : Mobilisé en octobre, il met tout en œuvre pour échapper au front et devient garde-malade dans un hôpital militaire. En Janvier, suite à l’assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, Brecht s'intéresse de très près au mouvement spartakiste (violemment réprimé). Il écrit «La noce chez les petits-bourgeois» et «Spartakus» (Tambours dans la nuit). Les œuvres de cette époque cherchent à réfléchir la situation nouvelle de l'individu et de la civilisation après la sauvagerie de la première guerre mondiale. En juillet : naissance de son fils qu’il nomme Frank Wedekind - sa mère est Paula Banholzer.
- 1920 : Il vit entre Augsbourg, Munich et Berlin. Á Munich, il anime des cabarets et fréquente l'humoriste Karl Valentin.
- 1922 : 13 novembre. Il reçoit le Prix Kleist pour ses pièces «Tambours dans la nuit» (Spartakus), «Baal» et «Dans la jungle des villes». La même année, il épouse Marianne Zoff.
- 1923 : Brecht quitte Munich pour fuire les «chemises brunes». Naissance de sa fille Hanne (sa mère est Marianne Zoff).
- 1924-1929 : Après son installation à Berlin (dramaturge au Deutsches Theater), il vit avec Hélène Weigel, qu'il épousera en 1929, et dont il a deux enfants, Stefan et Barbara. Il commence à lire Marx. Encouragé par le philosophe Walter Benjamin, Brecht élabore sa théorie du théâtre épique. Au printemps 1927, il rencontre le compositeur Kurt Weill (1900-1950), avec qui il travaille sur les Chants de «Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny» (jouée pour la première fois la même année à Baden-Baden). Brecht collabore avec le metteur en scène Erwin Piscator. Il fait partie du collectif qui adapte pour la scène les «Aventures du brave soldat Chveïk» de Jaroslav Hasek. Le spectacle, fameux, mis en scène par Piscator, avec des projections de George Grosz sera donné pour la première fois le 28 janvier 1928.
- 1930 : Naissance de sa fille Barbara (sa mère est Helene Weigel).
- 1933-1939 : Hitler devenu chancelier, Brecht décide - comme Weill, Eisler, et tant d'autres - de s'exiler. Il quitte Berlin le lendemain de l'incendie du Reichstag (28 février 1933). Ses œuvres sont interdites et brûlées (10 mai 1933) par les nazis. Déchu de la nationalité allemande, il devient apatride et vivra successivement à Prague, Vienne, Paris, Zurich et s'installe à Copenhague jusqu’en1939, puis en Suède, jusqu'en avril 1940, puis en Finlande.
- 1940-1945 : Brecht et sa famille quittent la Finlande (mai 1941) pour les Etats-Unis - ils s'installent à Santa Monica, près de Hollywood. Il y rencontre Charlie Chaplin ainsi que d'autres émigrés allemands comme Fritz Lang, Schönberg, Thomas Mann, Adorno et y retrouve ses amis Piscator, Grosz, etc. Le 13 novembre 1943, son fils Frank meurt sur le front russe.
- 1947 : Le 30 octobre, Brecht comparaît devant la Commission des activités anti-américaines (maccarthysme), à Washington. Le lendemain, il quitte les États-Unis pour la Suisse.
- 1948-1949 : Il vit à Zurich et envisage un moment de s'installer en Autriche (dont il obtiendra la nationalité), mais s'installe finalement à Berlin-Est en juin 1949.
- 1954 : A Berlin-Est, il fonde avec Hélène Weigel le Berliner Ensemble. Il entretient des relations contradictoires avec le gouvernement est-allemand. Vitrine du régime, le Berliner Ensemble travaille suivant une esthétique à l'opposé du réalisme socialiste. Le bureau central du SED (Sozialistiche Einheit Partei) supprime les œuvres de Brecht des ouvrages destinés à l'enseignement secondaire. Le Berliner Ensemble part à Paris, au Festival International de Théâtre où il présente «Mère Courage» de Bertolt Brecht et «La cruche cassée» de Kleist. Grand succès. Nombreux articles de Roland Barthes et Bernard Dort à son propos dans la revue «Théâtre populaire».
- 1955 : Nouvelle tournée à Paris du Berliner Ensemble («Le cercle de craie caucasien» et «Mère Courage»).
- 14 août 1956 : Bertolt Brecht meurt d'un infarctus à Berlin-Est.
composition pour dix passagers
de Alessandro BariccoAinsi commence la légende du pianiste sur l’océan qui était promis à un grand destin : Danny Boodman TD Lemon Novecento…
Grand comme l'océan dont il ne descend jamais. Grand comme l'infinitude du jazz qu'il joue sur les quatre-vingt huit touches de son piano. Grand comme son imagination, lui qui n’a jamais vu la terre sauf depuis les ports. Grand comme l'amour que lui portent ces 10 personnages qui évoquent leur rencontre avec ce musicien de l'âme.
Une histoire de migrations, de voyage intérieur, de jazz… sur fond des «années folles».
Philosophe et musicologue de formation, l’écrivain Alessandro Baricco invente un style qui mélange la littérature, la déconstruction narrative et une présence musicale qui rythme le texte comme une partition. Novecento : pianiste (1994) est une sorte de fable qui dresse le portrait d’un musicien atypique de génie pour qui la musique représente un refuge hors du temps, navigant sans répit entre l’Europe et les Etats-Unis… Confiné dans l’espace dans lequel il s’est construit – Le Virginian, qui l’a vu naître – son piano et sa musique représentent sa famille et l’unique espace dans lequel il existe réellement.
Avec les comédiens adultes de la troupe :
Erwan CAIMANT & Fabien LEBORGNE (le Musicien)
Thibaut CARTIER & Eric VEILLE (le 1° Marin)
Yves ROUILLE & Matthieu RICHARD (le 2° Marin)
Hélène GAUTHIER & Claude MONIN (la Femme de Chambre)
Elodie OTELE & Jean BREMONT (la Barmaid - le Barman)
Sophie LLOBET & Cécile HERMAND (la Riche Américaine)
Adeline COLOMB & Aurélie BEY (la Secrétaire)
Chadia MEKKI & Laura MOREAU (la Jeune Fille)
Sophie BAYLE & Coralie GÉRÉ (la Journaliste)
Cécile FRÉCHOU & Karin FREDHOLM (la Flapper)
Nous rappelons à notre aimable public que :
- Les réservations sont obligatoires.
- Le théâtre ouvre ses portes 30 minutes avant la représentation.
- Le spectacle commence à l’heure exacte. Les retardataires ne pourront pas être admis.
- Les photos, films ne sont pas autorisés. Les téléphones portables doivent être éteints.
- La politique tarifaire de l’association vous donne la faveur d’un tarif unique à 13€ la place.
- Boissons et grignotages sont proposés à la buvette, avant et après le spectacle.
Quelques repères:
Alessandro Baricco est un écrivain, musicologue et homme de théâtre italien, né à Turin le 28 janvier 1958. Il vit actuellement à Rome avec sa femme et ses deux fils.
Après des études de philosophie et de musique, Alessandro Baricco devient d'abord rédacteur dans une agence de publicité, puis journaliste et critique pour des magazines italiens. Il a également présenté des émissions à la télévision italienne (RAI) sur l'art lyrique et la littérature. Il est un des collaborateurs du journal La Repubblica .
1991: il publie son premier roman Châteaux de la colère. Il écrit également un ouvrage sur L'art de la fugue chez Gioacchino Rossini et un essai, L'Âme de Hegel et les Vaches du Wisconsin où il fustige l'anti-modernité de la musique atonale.
1993 : il obtient le prix Viareggio pour son roman Océan mer.
1994 : avec quelques amis, il fonde et dirige à Turin une école de narration, la Scuola Holden - ainsi nommée en hommage à un personnage de J. D. Salinger - une école sur les techniques de la narration.
1996 : parution de son roman Soie.
2001 : Désireux de mêler ses textes à la musique pour les enrichir (puisqu'il les construit dans cet esprit), il demande au groupe musical français Air de composer une musique pour City.
2008 : il écrit et réalise son premier film, Lezione 21.
Jelly Roll Morton, est un pianiste et chanteur de jazz américain né le 20 octobre 1890 à La Nouvelle-Orléans et décédé le 10 juillet 1941 à Los Angeles.
D'origine créole et française, de son vrai nom Ferdinand Joseph Lamothe. Le Jelly roll qui a donné son surnom est un gâteau roulé et serait une boutade à connotation sexuelle. Jelly Roll Morton, a fait plus que quiconque pour mettre en route ce qu'on allait appeler le jazz entre 1922 et 1930… après les improvisations collectives de King Oliver et un peu avant Louis Armstrong.
Selon son certificat de baptême, ses parents étaient F. P. Lamothe et Louise Monette (écrit Lemott et Monett sur le certificat de baptême). Eulaley Haco (de son vrai nom Eulalie Hécaud) était sa marraine. Ce que l'on sait, c'est que vers 1900, il jouait déjà du piano dans les nombreuses maisons closes de l'endroit, sachant interpréter tous les genres de l'époque, du ragtime aux mélodies espagnoles très demandées à ce moment-là.
De 1900 à 1920, il aurait voyagé «partout» : de New York à la Californie en passant par le Canada, le Kansas et la Floride. On le sait à Chicago en 1912 parce que c'est là qu'il fait enregistrer ses premières compositions. De 1915 à 1920, il aurait vécu à Los Angeles aux côtés des célèbres Spike Brothers.
Lorsqu'il arrive à Chicago, aux débuts des années 1920, c'est un Jelly Roll hautain, dédaigneux, flamboyant, presque exaspérant qui prend la ville d'assaut. Il clame sur tous les toits que toutes les musiques qu'on y joue ne sont que de pâles imitations de ses nombreux styles ; que c'est lui qui a inventé le jazz. Il donne même une date : 1902. Ses vêtements proviennent des plus grands tailleurs, il aime payer ses notes avec des billets de mille dollars et, à un certain moment, il se fait même poser un diamant à la place d'une incisive. Il joue au billard, aux cartes, se promène souvent en compagnie de deux femmes, car il plaît aux dames. Musicalement, à la seule mention de son nom, les salles se remplissent. Et il enregistre. De 1923 à 1929, il est le musicien des musiciens.
La Grande Dépression aura raison de lui. Ses excentricités, sa façon ostentatoire de se présenter font mauvais goût. Il continue à jouer ici et là, mais c'est le déclin. La santé minée par divers excès, il s'éteint à Los Angeles en 1941, non sans avoir, en 1938, enregistré chez Circle Records The Saga of Mr. Jelly Lord (paru en 1947-CD en 2005 The Complete Library of Congress Recordings) reprenant des interviews réalisées à l’Auditorium de la Bibliothèque du Congrès où il raconte sa vie ponctuant le tout d'une douzaine d'improvisations au piano. Ce travail représente probablement la première « biographie sonore » jamais réalisée concernant un musicien. Ses derniers enregistrements avec, entre autres, Sidney Bechet, Albert Nicholas et Sidney de Paris, datent de 1939.
Il n'a pas tout inventé mais il a tout transformé. Sur ses cartes de visite, on pouvait lire «Inventor of Jazz» (inventeur du jazz), «Originator of Stomp and Swing» (créateur du stomp et du swing), «World's Greatest Hot Tune Writer» (le plus grand auteur de morceaux hot au monde ) et bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort.
Le VIRGINIAN a été construit par les chantiers Alex Stephen & Sons de Glasgow, pour la Allen Line. Long de 164 m. et large de 18,40 m, pour une jauge de 10.757 tonnes, il est lancé le 22 décembre 1904. Son trajet principal reliait Liverpool (UK) à Montréal (Canada). Il pouvait accueillir 426 passagers en 1° classe, 286 en 2° classe, 1000 en 3° classe.
Le 14 avril 1912 - nuit du naufrage du Titanic - alors qu’il avait appareillé de Halifax, au Canada, la veille au soir en direction de Liverpool, en Angleterre, sous les ordres du commandant G.J. Gambell - il se trouvait à 170 milles au nord du Titanic.
Ne transportant que 200 passagers, il aurait pu accueillir les rescapés du naufrage. Le 15 avril, à 1h02, la station Cap Race informe le Virginian que le Titanic vient de heurter un iceberg et demande un secours immédiat. Le Virginian fait cap vers le Titanic et le radio capte les signaux du navire en perdition dont la puissance d’émission chute graduellement… jusqu’à 2h17 où il ne détecte plus aucune émission. Le Titanic sombra 3 minutes plus tard. Le Vsirginian resta dans la zone du naufrage jusqu’au matin…
Les Années Folles commencent en 1920 et se terminent en 1929 avec le début de la Grande Dépression.
À Paris, Après la Première Guerre mondiale, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau. Venu d'Amérique avec les Alliés, le jazz fait son apparition mais également la danse, la radio et les sports, les industries (électroménager), sur fond de très forte croissance économique...
L'utopie positiviste du XIX° siècle et son crédo progressiste font place à un individualisme déchaîné et extravagant. L'Art Nouveau foisonnant, fauché par la guerre, cède la place aux épures précieuses de l'Art Déco.
Paris devient la capitale des Arts et le lieu de rencontre privilégié entre artistes et intellectuels de cette époque. Durant les Années Folles, Montparnasse et Montmartre sont sans conteste les lieux de Paris les plus célèbres et les plus fréquentés, abritant ses prestigieux cafés tels la Coupole, le Dôme, la Rotonde et la Closerie des Lilas.
L'avant-garde surréaliste occupe le devant de la scène culturelle en apportant de nouvelles formes d'expression à la poésie avec des auteurs comme André Breton, Louis Aragon, Paul Éluard ou Robert Desnos mais également à la peinture au travers d'artistes comme Max Ernst, Joan Miró, Salvador Dalí, Francis Picabia, à la sculpture avec Jean Arp, Germaine Richier, voire à la cinématographie avec Un chien andalou de Luis Buñuel, René Clair et Jean Cocteau. Désormais tourné vers l'indicible, le mouvement avant-gardiste voit ses membres adhérer pour une grande majorité d'entre eux au Parti communiste français dont ils partagent la volonté de rupture avec la bourgeoisie. C’est le renouveau des ballets (les Ballets suédois : L'Homme et son désir de Paul Claudel sur une musique de Darius Milhaud - La Création du monde sur une musique de Darius Milhaud, un scénario de Blaise Cendrars et des costumes de Fernand Léger - Relâche sur une musique d’Erik Satie et des décors de Francis Picabia).
La valse et la mazurka ont laissé la place au tango. Le music-hall remplace définitivement le café-concert. On va au Casino de Paris, au Concert Parisien, au Concert Mayol pour voir Maurice Chevalier et Mistinguett. Les comédies musicales font le succès des Folies Bergère (Joséphine Baker danse le Charleston aux Folies Bergère, dans la Revue Nègre en 1926). L'opérette prend également un nouveau départ (Dans la vie faut pas s'en faire, chanson la plus populaire de Dédé, aux Bouffes-Parisiens) avec Vincent Scotto, Sacha Guitry, Marie Dubas , Georgius et Damia (la «tragédienne de la chanson»)
La fréquentation des lieux sportifs augmente sensiblement et la presse donne à l'événement sportif une audience et une popularité croissantes (Tour de France, football, rugby, Jeux Olympiques de Paris en 1924). La radio devient le vecteur privilégié de la nouvelle culture de masse. Apparition des disques 78 tours…
Le théâtre est essentiellement représenté par Louis Jouvet, Georges Pitoëff, Charles Dullin et Gaston Baty (Cartel des Quatre). Le public cultivé des élites s'intéresse à des auteurs et des œuvres qui associent classicisme dans la forme et l'opposition réalité/rêve au niveau de l'atmosphère théâtrale. Aussi, le théâtre de Cocteau, de Giraudoux, de l'italien Pirandello connaissent un véritable succès.
À Los Angeles (Hollywwod), l'industrie cinématographique est alors en plein essor, et, grâce au ralentissement brutal de la production en Europe (à cause de la guerre), elle exporte ses films en quantités croissantes et va s'imposer comme la plus importante des cinématographies mondiales.
Cette «hégémonie culturelle» américaine manifeste la position dominante des États-Unis sur la scène internationale au lendemain de la Grande Guerre. Cette période est définie comme une décennie de changements majeurs, d’évolutions et de prospérité aux États-Unis, aussi bien sur le plan économique, que culturel ou sociétal. 1919 a été désigné comme «l’an premier du siècle» par John Dos Passos. Toutefois, l’Amérique des années 1920 est aussi une Amérique « du refus », une opinion publique divisée sur ses valeurs, une prospérité excluante malgré la hausse de la productivité, les grands progrès techniques, les avancées scientifiques (remplacement de la vapeur dans les usines par l’énergie électrique, taylorisme, mécanisation).
Frédéric Winslow Taylor développe dès 1911 les tenants de son modèle de production : l’objectif du taylorisme est de décomposer les gestes de l’ouvrier pour les rendre plus efficaces et rapides. L’«organisation scientifique du travail» est complétée par la «chaine de production», mise au point par Henry Ford, qui, grâce à la mécanisation, met au point un processus de production en «chaîne de montage», alliant ainsi la méthode de Taylor et les progrès de la mécanisation. Certains, rétrospectivement, souligneront le caractère «factice» de cette ère de la croissance qui prend fin tragiquement avec la crise de 1929.
Les Roaring Twenties sont marquées par un phénomène d’urbanisation croissante et relativement précoce de la société américaine qui profite majoritairement aux grandes villes. La population urbaine est supérieure à la population rurale. On assiste également au développement de banlieues (suburbs), encouragé par le développement d’infrastructures routières, l’équipement des ménages en téléphones et en automobiles. Ces nouvelles zones résidentielles voient arriver le confort d’une vie moderne, avec l’électricité et un début d’équipement électroménager. Le centre-ville est le théâtre de grandes mutations: c’est le développement des gratte-ciels (skyscrapers), dont les premiers sont apparus à Chicago dans les années 1880 et dont la construction reprend de plus belle au cours des années 1920, notamment à New-York.
La consommation de masse va de pair avec le développement de la publicité. L’aisance matérielle devient à la portée de tous ou, du moins, un idéal à atteindre. Les messages publicitaires sont de plus en plus élaborés, les publicitaires font désormais appel à des psychologues pour adapter et affiner leurs messages médiatiques. Edward Bernays - neveu de Sigmund Freud - souvent considéré comme le fondateur des relations publiques voit ses théories décriées comme une « manipulation de l’opinion publique », mais il est largement sollicité dans le milieu économique et politique.
La littérature et le cinéma véhiculent l'image d’une nouvelle femme américaine des Roaring Twenties : la «Flapper», traduit en Europe par l’émergence de l'image de la «Garçonne». Symbole de la femme affranchie, elle a les cheveux et les vêtements courts. Elle fume en public, brave la prohibition et se maquille. Elle sort et danse le Charleston, le black bottom ou le Lindy. Des actrices comme Norma Talmadge, Alice Joyce, Clara Bow ou Louise Brooks sont des incarnations du genre. En France, Coco Chanel.
Les années 1920 esquissent un début de libération des mœurs sans toutefois menacer directement l’institution du mariage et le schéma familial traditionnel. Le Travail ou la Maison ? Finalement la population active féminine varie faiblement sur la période. Les femmes occupent en général des activités nécessitant un faible niveau de diplôme et à niveau de responsabilités peu élevé : travaux domestiques et de service, ouvrières peu qualifiées, employées de bureau… À défaut d’une parité salariale, les femmes obtiennent gain de cause en termes de parité politique : en 1919 elles obtiennent, aux USA, le droit de vote aux élections. La présence des femmes à des postes politiques reste anecdotique.
La frénésie collective et l’optimisme des années 1920 tendent à faire oublier que les inégalités sociales perdurent. Inégalités géographiques avec l’existence de «régions déprimées» (Appalaches, Nouvelle-Angleterre). L’interdiction du travail des enfants n’est pas respectée. La peur du chômage reste un souci majeur pour la population. Les Noirs, les immigrés récents, les Farmers endettés sont les «forgotten men» de la prospérité. 60 % des ménages disposent de revenus inférieurs au revenu minimum indispensable.
Les Roaring Twenties sont «l’ère du Jazz», du Blues, du Ragtime, du Spiritual Gospel et du Swing. Le trompettiste Louis Armstrong, le cornettiste King Olliver, les clarinettistes Jimmie Noone et Johnny Dodds, le pianiste Duke Ellington sont les stars de ces nouveaux genres musicaux inspirés des chants des esclaves Noirs. Le «style Nouvelle-Orléans» fait fureur… sans remettre en cause le climat de ségrégation sociale et raciale.
La peinture américaine des années 1920 surfe sur le réalisme et le naturalisme avec des artistes comme Edward Hopper ou Georgia O’Keffe. La sculpture se prend de mégalomanie et de gigantisme avec le lancement du projet du Mount Rushmore National Memorial du sculpteur Gutzon Borglum en mars 1925 dans le Dakota du Sud.
La littérature des années 1920 est profondément marquée par l’avènement de jeunes auteurs qui formeront la «Lost Generation» (Théodore Dreiser, Francis Scott Fitzgerald - Gatsby le Magnifique, 1925 - John Dos Passos, Ernest Hemingway, Sinclair Lewis - Babbitt obtient le Prix Nobel de Littérature). Ils décrivent une société américaine entre faste et illusions, frénésie et hypocrisie.
L’Amérique des années 1920 se recroqueville cependant et l’aspiration à une «Amérique aux Américains» se manifeste dès le lendemain de la grande guerre avec la «peur des rouges». Le bolchévisme, l’anarchisme, le syndicalisme sont considérés comme un danger pour le modèle américain. Les pouvoirs publics empêchent l’action des syndicats et notamment l’IWW - Industrial Workers of the World - créé en 1905 et dont les membres sont surnommés les « wobblies ». Les grèves de 1919 sont brutalement réprimées. L’amalgame entre «rouge» et «étranger» se double souvent d’un racisme marqué à l’égard des Italiens, des Européens de l’Est, des Russes et des juifs. L’américanisme se manifestent également par la mise en place de lois d’immigration et de quotas spécifiques. Les années 1920 marquent également le retour en puissance et l’apogée du Ku Klux Klan. Si son idéologie est largement tournée à l’encontre des populations noires et juives, l’organisation est aussi marquée par un fort anti-catholicisme et son action se tourne vers la promotion des valeurs WASP- White Anglo-Saxon Protestant.
La Loi Volstead du 1er janvier 1920 consacre la victoire de la Prohibition. Elle est portée par des motivations tant éthiques et morales que scientifiques (santé publique) et économiques. La société américaine se divise alors en deux camps : les «dry» (secs) prohibitionnistes et les «wet» (mouillés) anti-prohibitionnistes. Mais, assez rapidement, se met en place une vaste entreprise de contournement de la règle. La consommation d’alcool mondaine se développe dans les fameux «speakeasies», bars clandestins. Les «bootleggers», contrebandiers de la prohibition organisent un véritable commerce souterrain de l’alcool, mais contrôlent aussi le trafic de drogue, la prostitution ou les jeux d’argent dans les grandes villes. Le plus célèbre de ces «bootleggers» demeure Al Capone.
24 octobre 1929, le «jeudi noir» est le début de la plus grande crise financière du XX° siècle aux États-Unis. C’est le «mardi noir», 29 octobre 1929, que l’indice s’effondre de manière encore plus brutale. Du fait de la dynamique économique des années 1920, les américains avaient fait de nombreux placements, et la spéculation foncière s’est largement développée. L’écart entre la valeur des placements et leur valeur réelle forme une bulle financière qui explose et va entrainer la «Grande Dépression»… C’est alors la fin d’une parenthèse dorée.
montée totalitaire en 14 marches
de Bertolt BRECHTTemps affreux sur Chicago, c'est la crise ! Voyant ses revenus baisser, le trust du chou-fleur, demande des subventions à la ville. Pour cela, il lui faut obtenir la complicité du vieil Hindsborough, responsable politique respecté que le trust a toujours soutenu. Flake et Mulberry offrent la moitié des actions de la société des Transports du Lac à Hindsborough, qui finit par accepter. Il reçoit également une maison de campagne…
De son côté, Arturo Ui, minable chef de gang, cherche à s’immiscer dans le trust. Son heure arrive le jour où Ui apprend qu’Hindsborough s’est laissé corrompre. Ui se rend chez Hindsborough, et parvient à imposer sa présence dans le trust. Son projet est de racketter les marchands de choux-fleurs de Chicago, leur imposant une «protection» lourdement rémunérée contre de soi-disant violences.
Corruptions, intimidations, faux testaments et meurtres sont les bases de l’ascension d’Arturo Ui…
Après être parvenu à ses fins par des méthodes expéditives, Ui se livre à l'exercice politique du discours dans lequel il laisse apparaitre une réalité brutale… à l’instar d’Hitler qui savait que «si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues». De même, son ministre de la propagande et de l’éducation du peuple, Joseph Goebbels, a su comment assurer le pouvoir : «Celui qui peut régner sur la rue, règnera un jour sur l’Etat, car toute forme de pouvoir politique et de dictature a ses racines dans la rue»…
Comme Charlie Chaplin avec son Dictateur réalisé en 1940, Bertolt Brecht choisit le rire, le grotesque et la dérision pour dresser le portrait d’un tyran. Ce qui nous importe aujourd’hui où «l’on sait», où l’on a clamé «plus jamais ça» ce n’est pas de reconnaître dans les mafieux américains de la pièce, Hitler ou Goebbels mais de méditer sur la validité de la dernière phrase «le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde».
Bertolt Brecht écrit sa pièce Arturo Ui en 1941, alors qu’il séjourne en Finlande avant son départ pour les Etats-Unis. En 1956, il y apporte divers remaniements (actualisation du prologue). La pièce sera mise en scène, 2 ans après sa mort, par Peter PALIZTSCH du Berliner Ensemble, en 1958 à Stuttgart, en 1960 en France. En septembre1960, Jean Vilar et Georges Wilson, créent la pièce en français, au TNP (Chaillot).
Inspiré par le marxisme, mais surtout par le spartakisme, Brecht était un artiste engagé. Ses pièces voulaient «changer le monde» et offrir au public, davantage qu’un divertissement… un espace de réflexion politique.
«Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix des haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques.
L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales.»
Bertolt Brecht.
Quelques repères biographiques :
- 10 février 1898 : naissance de Bertolt Brecht à Augsbourg, en Souabe bavaroise, dans une famille bourgeoise. Il sera élevé dans la religion protestante.
- 1913 : Á 15 ans, il écrit sa première pièce en un acte «La Bible» où il évoque la guerre de Trente ans (1618-1648).
- 1914-1916 : Après avoir écrit des poèmes patriotiques qui font l'éloge de l'héroïsme militaire, il rejettera le militarisme. Dans une dissertation, il critique la notion de mort héroïque et s'en prend à la propagande. Désormais, la guerre sera le thème majeur de son œuvre.
- 1917 : Brecht entreprend des études de philosophie, puis de médecine (mars 1918), à l'Université de Munich. Il met tout en œuvre pour échapper au front.
- 1918 : Enthousiasmé par le théâtre de Frank Wedekind, il écrit «Baal».
- 1919 : Mobilisé en octobre, il échappe au front et devient garde-malades dans un hôpital militaire d'Augsbourg. En Janvier, suite à l’assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, Brecht s'intéresse de très près au mouvement spartakiste (violemment réprimé, notamment à Munich et Augsbourg, avec l'aide des "corps francs" ). Il écrit «La noce chez les petits-bourgeois» et «Spartakus» (Tambours dans la nuit). Toutes les oeuvres de cette époque cherchent à réfléchir la situation nouvelle de l'individu et de la civilisation après la sauvagerie de la première guerre mondiale. En juillet : naissance de son fils qu’il nomme Frank Wedekind - sa mère est Paula Banholzer.
- 1920 : Il vit entre Augsbourg, Munich et Berlin. Á Munich, il anime des cabarets et fréquente l'humoriste Karl Valentin.
- 1922 : 13 novembre. Il reçoit le Prix Kleist pour ses pièces «Tambours dans la nuit» (Spartakus), «Baal» et «Dans la jungle des villes». La même année, il épouse Marianne Zoff.
- 1923 : Brecht quitte Munich pour fuire les «chemises brunes». Naissance de sa fille Hanne ( sa mère est Marianne Zoff).
- 1924-1929 : Après son installation à Berlin (dramaturge au Deutsches Theater), il vit avec Hélène Weigel, qu'il épousera en 1929, et dont il a deux enfants, Stefan et Barbara. En Novembre 1924, il rencontre Elisabeth Hauptmann. Il commence à lire Marx. Encouragé par le philosophe Walter Benjamin, Brecht élabore sa théorie du théâtre épique. Au printemps 1927, il rencontre le compositeur Kurt Weill (1900-1950), avec qui il travaille sur les Chants de «Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny» (jouée pour la première fois la même année à Baden-Baden). Brecht collabore avec le metteur en scène Erwin Piscator. Il fait partie du collectif qui adapte pour la scène les «Aventures du brave soldat Chveïk» de Jaroslav Hasek. Le spectacle, fameux, mis en scène par Piscator, avec des projections de George Grosz sera donné pour la première fois le 28 janvier 1928.
- 1930 : Naissance de sa fille Barbara (sa mère est Helene Weigel).
- 1933-1939 : Hitler devenu chancelier, Brecht décide - comme Weill, Eisler, et tant d'autres - de s'exiler. Il quitte Berlin le lendemain de l'incendie du Reichstag (28 février 1933). Ses oeuvres sont interdites et brûlées (10 mai 1933) par les nazis. Déchu de la nationalité allemande, il vivra successivement à Prague, Vienne, Paris, Zurich et s'installe à Copenhague jusqu’en1939, puis en Suède, jusqu'en avril 1940, puis en Finlande.
- 1940-1945 : Brecht, sa famille, Ruth Berlau et Margarete Steffin quittent la Finlande (mai 1941) pour les Etats-Unis. Margarete Steffin meurt en route, à Moscou. Brecht s'installe aux États-Unis (à Santa Monica, près de Hollywood). Il y rencontre, entre autres, Charlie Chaplin ainsi que d'autres émigrés allemands comme Fritz Lang, Schönberg, Thomas Mann, Adorno et y retrouve ses amis Piscator, Grosz, etc. Le 13 novembre 1943, son fils Frank meurt sur le front russe.
- 1947 : Le 30 octobre, Brecht comparaît devant la Commission des activités anti-américaines (maccarthysme), à Washington. Le lendemain, il quitte les États-Unis pour la Suisse.
- 1948-1949 : Il vit à Zurich et envisage un moment de s'installer en Autriche, mais s'installe finalement à Berlin-Est en juin 1949.
- 1954 : A Berlin-Est, il fonde avec Hélène Weigel le Berliner Ensemble. Il entretient des relations contradictoires avec le gouvernement est-allemand. Vitrine du régime, le Berliner Ensemble travaille suivant une esthétique à l'opposé du réalisme socialiste. Le bureau central du SED (Sozialistiche Einheit Partei) supprime les œuvres de Brecht des ouvrages destinés à l'enseignement secondaire. Le Berliner Ensemble part à Paris, au Festival International de Théâtre où il présente «Mère Courage» de Bertolt Brecht et «La cruche cassée» de Kleist. Grand succès. Nombreux articles de Roland Barthes et Bernard Dort à son propos dans la revue «Théâtre populaire».
- 1955 : Nouvelle tournée à Paris du Berliner Ensemble («Le cercle de craie caucasien» et «Mère Courage»).
- 14 août 1956 : Bertolt Brecht meurt d'un infarctus à Berlin-Est.
Avec les comédiens adultes de la troupe : Erwan CAIMANT & Thibaut CARTIER (le Bonimenteur & Hindsborough) - Coralie GÉRÉ & Sophie BAYLE (Arturo Ui) - Cécile FRÉCHOU & Laura MOREAU (Nini-Fleur-des-Quais) - Fabien LEBORGNE & Antoine DROUART (Roma) Hélène GAUTHIER & Agnès LANDA (Mulberry) - Romain SIAS & Germain MARTEAU (Flake & L’acteur & Ignace Dollfoot) - Charlotte BLANCHIN & Karin FREDHOLM (Gaffles & Betty Dollfoot) - Claude MONIN (Goodwill & L’Avocate & Chef de file des épiciers) Yves ROUILLE (Maire & Juge & Pasteur).
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL maquillage Véronique REINA costumes Joséphine LE GRALL accessoires Alain LAVIT & Michel RIVIERE… |
- Roland BARTHES, "La révolution brechtienne", éditorial de la revue Théâtre populaire (1955), dans Essais critiques, Paris, Seuil, 1964.
- Roland BARTHES, "Les tâches de la critique brechtienne" (1956), dans Essais critiques, Paris, Seuil, 1964.
- Bernard DORT, Lecture de Brecht, Paris, Seuil, "Points", 1960.
- Jean VILAR et George WILSON, TNP, 1960 - http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00444/la-resistible-ascension-d-arturo-ui-mise-en-scene-de-jean-vilar-et-georges-wilson.html
Nous rappelons à notre aimable public que :
- Les réservations sont obligatoires.
- Le théâtre ouvre ses portes 30 minutes avant la représentation.
- Le spectacle commence à l’heure exacte. Les retardataires ne pourront pas être admis.
- Les photos, films ne sont pas autorisés. Les téléphones portables doivent être éteints.
- La politique tarifaire de l’association vous donne la faveur d’un tarif unique à 13€ la place.
- Boissons et grignotages sont proposés à la buvette, avant et après le spectacle.
comédie naturaliste
de Eugène IONESCOC’est l'histoire d'un jeune homme qui ne veut pas jouer le jeu de la vie. En rupture de ban avec sa famille, il n'accepte pas de «manger les pommes de terre au lard» et de se marier. L'insignifiance de l'enjeu laisse entendre, sous un mode burlesque, que sa révolte n'est pas simplement œdipienne mais qu'elle est métaphysique. Bouleversé par le sentiment de sa finitude, et par la découverte du mal au sein de la création, Jacques refuse de perpétuer la vie, mais la pression de tous les membres de la famille, ligués contre lui, finira par triompher de ses résistances. C'est donc l'histoire de Jacques, que le refus de la condition humaine conduira petit à petit à la soumission la plus complète. Lui, qui s'était défendu de sombrer dans un monde déliquescent, finira par se laisser prendre au piège de l'existence : la résignation à l'instinct sexuel et grégaire, à l'acculturation et au conformisme. Jacques ou la soumission est une pièce exemplaire pour qui voudrait comprendre les rouages de la propagande : en répétant vingt fois qu'il faut adorer les pommes de terre au lard, on finit bien par les adorer .
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL maquillage Chloé BRIAND Véronique REINA costumes Joséphine LE GRALL accessoires hélène MASRIERA & Alain LAVIT… |
Carambouille en 12 tableaux
de Vaclav HAVELDécédé en 2011, Vaclav HAVEL est connu du grand public pour son action militante contestataire et en tant que président de la Tchécoslovaquie (puis de la République Tchèque) après la Révolution de Velours, en 1989.
Il est cependant un grand dramaturge qui, dès 1960, s’inscrit dans le Théâtre de l’Absurde, inspiré par Kafka, Ionesco et imprégné d’humanisme social. Le thème dominant de son théâtre est «l’identité humaine en crise». Son écriture est une résistance à «la dégradation de l’énergie vitale», à «l’immobilisme vide et sans histoire», à «la dictature du rituel». Le Printemps de Prague, interrompu par les chars soviétiques (1968) et la Normalisation, feront de lui un auteur interdit en Tchécoslovaquie (jusqu’en 1983). C’est durant cette période qu’il écrit La Grande Roue (1974).
Cette adaptation de l’Opéra des Gueux de l’anglais John Gay (1728) apparaît comme un manifeste «contre la vie dans le mensonge et l’autoritarisme». L’auteur y met en scène des marionnettes, des personnages qui perdent toute identité à force de se retourner pour s’adapter au grand mécanisme du monde, des gens qui ne cessent de se détruire et de se trahir eux-même, par désir de se conserver… car la morale du pouvoir est «la nécessité de se compromettre pour vivre et agir», ce à quoi, Vaclav Havel répond que la compromission ne mène à rien; elle est stérile.
La verve satirique de l’auteur démystifie le charabia idéologique qui occulte la réalité humaine et sociale, mais la satire ne masque jamais la complexité des personnages.
Avec les comédiens adultes de la troupe 2013 : Antoine DROUART (Maxence), Mathieu DARTIGUES & Stefaan VANMARCKE (Jules), Fabien LEBORGNE (Tony VOLLARD), Sophie BAYLE & Cécile FRÉCHOU (Babette VOLLARD), Laura CALLIGRAFI (Virginie), Benoît BOIVIN (FAUCHE), Coralie GÉRÉ (TOURMAKOFF), Adeline COLOMB (Maria TOURMAKOFF), Camille EZAN & Cécile GAVET (Lucie & Vénus), Claude MONIN & Pascale WURMSER (Madame DIANE), Agnès LANDA & Bernadette DUMONT (Gladys),
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL régie Enzo BODO maquillage Chloé BRIAND Véronique REINA costumes Joséphine LE GRALL décor et accessoires Alain LAVIT Hélène MASRIERA & Compagnie… |
Comédie grand-guignolesque
de Alfred JARRYAlfred Jarry (1873-1907) est le créateur de la 'PATAPHYSIQUE qu’il décrit comme "la science des solutions imaginaires qui accepte linéament les propriétés des objets décrits par leur virtualité" (SIC!)
Il s’agit, pour le 'pataphysicien, de chercher à théoriser la déconstruction du réel et sa reconstruction dans l’absurde. Le 'pataphysicien observe le monde de manière particulière:
par exemple, au lieu d’énoncer la loi de la chute des corps vers un centre (gravité terrestre), il préfère celle de l’ascension du vide vers une périphérie (légèreté astrale).
En parodiant la théorie et les méthodes de la science moderne, la 'Pataphysique se veut la science du particulier, la science de l’exception.
Alfred Jarry décrit cette "science" dans son roman GESTES ET OPINIONS DU DOCTEUR FAUSTROLL'PATAPHYSICIEN, écrit en 1898 (paru en 1911)
et applique les principes dans sa pièce de théâtre UBU ROI (1896), entre autres.
Le DÉCERVELAGE est la forme cérémonielle du massacre. Décerveler est l’activité essentielle du Père Ubu, assisté de ses Palotins. Les Palotins ont pour tâche, d’approvisionner et d’entretenir la machine à Décerveler qui "d’un coup fend le crâne et d’un autre, soudain fait sauter la cervelle» "MERDRE!" C’est l’interjection qui ouvre UBU ROI; elle résume le scandale mémorable causé par la pièce; elle propulsa Jarry vers la gloire… En 1895, la censure laissa passer la chanson de Décervelage, à condition que la "gigantesque merdRe" fût revenue à son orthographe première! Durant sa courte vie (33ans), Alfred Jarry s’évertua à vivre en 'pataphysicien, délaissant les biens matériels (sauf livres, revues, dessins, peintures qu’il avait en abondance), au profit des nourritures plus spirituelles (poésie, littérature, dessin), plus "alcoholisées" (ce qui nuira gravement à sa santé) et de divers plaisirs simples comme la bicyclette, la pêche à la ligne et l’utilisation quotidienne de l’humour.
Quelques faits et gestes du pataphysicien Alfred Jarry: (textes "piochés" dans : JARRY EN YMAGES ed. le Promeneur) En 1897, il emménagea dans le dernier de ses domiciles, au n°7 de la rue cassette, Paris. Son propriétaire logeait au 2ème étage et fabriquait des ornements sacerdotaux. Jarry disait habiter "la grande Chasublerie, au 2ème étage et demi". Le propriétaire avait scindé en deux dans le sens horizontal, son appartement (très haut de plafond) "en vue d’une plus efficace exploitation". La partie supérieure, louée à Jarry comptait 1m65 sous plafond… Alfred Jarry mesurait 1m62!
Les commodités de la Grande Chasublerie. Jarry avait relié la chasse d’eau des toilettes au cordon de la porte d’entrée. Ainsi, lorsque ses invités tiraient sur le cordon, croyant actionner la cloche, ils actionnaient la chasse d’eau ! Quoique Jarry ait pratiqué le canotage et la pêche à la ligne, il ne fit de l’eau qu’un usage externe. Pour l’usage interne, il fut aquaphobe, définissant l’eau comme "un liquide dissolvant et corrosif qu’on a choisit entre toutes les substances pour les ablutions et lessives et qu’une goutte versée dans un liquide pur, l’absinthe par exemple, le trouble". Il abusa d’alcool ce qui, comme pour son ami Toulouse-Lautrec, contribua à écourter sa vie. Longtemps après la disparition d’Alfred Jarry, la 'Pataphysique fut défendue par d’éminents adeptes. Boris Vian exposa "qu’un des principes fondamentaux de la 'Pataphysique est l’équivalence. C’est peut-être ce qui explique ce refus que nous (les 'pataphysiciens) manifestons de ce qui est sérieux, de ce qui ne l’est pas, puisque pour nous, c’est exactement la même chose, c’est 'pataphysique." En 1948, le Collège de 'Pataphysique ouvrit ses portes et eut une activité jusqu’en 1975. Il ouvre à nouveau en 2000. Le Collège de 'Pataphysique fonctionne avec ses blasons, sa propre hiérarchie et son calendrier: 12 mois de 28 jours, 1 mois de 29 jours et un 29ème jour ajouté à l’un des 12 mois, les années bissextiles. La plupart des jours célèbrent un événement ou un saint 'pataphysicien, certains jours ne célèbrent rien ni personne… Quelques pataphysiciens célèbres : Boris Vian, Léon Paul Fargue, James Joyce, André Gide, Antonin Artaud, Erik Satie, Fernando Arrabal, Marcel Duchamp, Max Ernst, Joan Miro, Jacques Prévert, Raymond Queneau, Man Ray, Siné, Umberto Eco… La 'Pataphysique a inspiré les surréalistes, le théâtre de l’absurde (Eugène Ionesco…).
Avec les comédiens adultes de la troupe 2012 : Éric VEILLÉ (Père Ubu), Coralie GÉRÉ & May DAURIAC(la Mère Ubu), Annick ROGIER & Agnès LANDA (Gironde), Adeline COLOMB & Sophie BAYLE (Pile),
Cécile ILGART & Céline FRÉCHOU (Cotice), Antoine DROUART (le Roi Venceslas + le Czar Alexis), Sophie RISMONT & Claude MONIN (la Reine Rosemonde), Benoît BOIVIN & Nicolas OHAYON (Bougrelas),
Élisabeth ARAUJO & Pascale WURMSER (Cunégonde), Fabien LEBORGNE (Capitaine Bordure)
Avec les comédiens adultes de la troupe 2005 : Frédéric Bras, Olivier Buisson, Didier Coupez, Laurent Danière, Guillaume Halm, Xavier Reif, Isabel Gomes, Yasmine Mendili, Florence Robillard, Assieh Salimi Pak
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL maquillage Élodie MARTIN Chloé BRIAND Véronique REINA costumes Joséphine LE GRALL décor et accessoires Alain LAVIT Hélène MASRIERA & Compagnie… |
Combat lyrique et balkanique en 9 tableaux
de Lioubomir SIMOVITCHLA PIÈCE : En 1942, la troupe du théâtre CHOPALOVITCH tente de faire son métier sur les routes de la Serbie occupée par l'Allemagne nazie. C'est à Uzice (Oujitsé) que les quatre comédiens font escale pour y jouer le drame "LES BRIGANDS" de Friedrich Schiller. Mais les villageois voient cette diversion d'un mauvais œil. En effet, des actions de Résistance sont en cours et les Partisans craignent que ces saltimbanques ne fassent échouer leur plan.
Entre comédie et drame, Ljubomir Simovic décrit un combat entre la fiction et la réalité. La tragédie de Schiller et celle des habitants de Uzice se rejoignent dans le drame de la réalité, mêlant habilement les influences des uns sur les autres et donnant au poète une véritable place dans la société, être celui qui sauve les âmes, qui fait triompher la poésie sur l'ignorance et la barbarie, au prix, parfois, du sacrifice.
RAPPEL HISTORIQUE /YOUGOSLAVIE : Au début de 1941, la Yougoslavie est mise en demeure par Hitler d'adhérer au pacte tripartite (Allemagne, Italie, Japon). Sitôt le pacte accepté, elle est envahie par l'Allemagne. Un état Serbe et un état Croate conservent leur "indépendance", sous l'autorité d'un général, sous contrôle allemand. La résistance à l'occupation ennemie commence dès le printemps 1941 en Vieille Serbie. Uzice (Oujitsé), petite ville entourée de montagnes, devient alors le fief d'une des divisions, les Partisans, communistes et antifascistes, conduits par Tito. Tito crée l'Armée Nationale de Libération Yougoslave et en 1944, il bénéficie du soutien des Alliés. Le roi Pierre II, réfugié à Londres, le reconnaît comme chef de la résistance. Les accords de Yalta préparent le compromis de mars 1945 qui fait de Tito le Premier Ministre d'un gouvernement royal. Les éléctions du 11 novembre 1945 accordent à la liste unique du Front Populaire, 90% des suffrages. Fin novembre, la monarchie est abolie et la République populaire fédérale de Yougoslavie proclamée…
Ljubomir SIMOVIC (Lioubomir SIMOVITCH) est un poète et dramaturge reconnu dans son pays. Il est né le 2 décembre 1935 à Uzice, en Serbie et vit actuellement à Beograd (Belgrade).
Avec les comédiens adultes de la troupe: Adeline COLOMB (Dara), Emmanuelle DARMON (Simca Adjitch), May DAURIAC (Sofia Soubotich), Antoine DROUART (Le Broyeur), Coralie GÉRÉ (Vassilia Chopalovitch), Agnès LANDA (Elizabet Protitch), Fabien LEBORGNE (Filip Ternavatz), Anne PLAZANET (Gina Babitch), Hélène QUÉRÉ (Tomania), Éric VEILLÉ (Blagoyé Babitch)… et la voix de Jérôme FAUVEL (Maïtsen).
mise en scène traduction & adaptation ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL maquillage Élodie MARTIN Chloé BRIAND Véronique REINA costumes Joséphine LE GRALL décor et accessoires Alain LAVIT Hélène MASRIERA & Compagnie… |
Chute loufoque en 8 croche-pieds
de Branimir SCEPANOVICMonsieur Golouja s’est probablement égaré dans cette bourgade du Monténégro où il intrigue la population par son mutisme forcené. Les gens finissent pas se poser des questions! Les gens sont agacés! Les gens veulent savoir! “Vous préparez un mauvais coup? Peut-être avez-vous l’intention de tuer quelqu’un?” Monsieur Golouja, voyant leurs visages dévorés de curiosité, eut soudain envie de les mystifier: "Eh bien, soit, je vais vous dire: j’ai choisi votre charmante localité pour faire mes adieux à la vie”. Chose promise, chose dûe!… Et c'est ainsi que commença la vraie vie de Monsieur Golouja…
avec les comédiens adultes de la troupe: Olivier BUISSON, Didier COUPEZ, Katia DARLET, May DAURIAC, Antoine DROUART, Marie-Catherine GEORGELIN, Coralie GÉRÉ, Anne PLAZANET, Anne PLAZANET,
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL technique Matthieu BOUILLON pour CONFLUENCES maquillage Sophie VERNET costumes Joséphine LE GRALL décors Alain LAVIT & Compagnie… |
Une journée à Belgrade
de Goran MARKOVICL'histoire:
Yougoslavie, Belgrade
23 Mars 1999. À la veille des bombardements de l' OTAN, le café du coin accueille tant les clients habitués que les patients du Docteur Tornade dont la clinique se situe à l' étage supérieur.
Dans une ambiance "électrique" les couples se font et se défont… la vie subsiste et se disloque… sous le regard bienveillant de la serveuse, Clémence…
avec les comédiens adultes de la troupe: Frédédc BRAS, Didier COUPEZ, Olivier BUISSON, Antoine DROUART, Marc CABANNES, Laurent DANIÈRE, May DU BOULLAY, Emilie TORGEMEN, Emmanuelle DARMON, Yasmine MENDILI, Anne PLAZANET, Elisabeth HOTTOIS, Coralie GÉRÉ
mise en scène ODRI K. son & lumière Didier LE GRALL maquillage Julie LECOINTRE costumes Joséphine LE GRALL |
de Guillaume LAURANT
m.e.s. de Henri VALENCIA